D’étranges éclats dans la nuit rennaise, voici ce qui a marqué la fin de semaine les 29 et 30 juin 2023. Rennes était sous le joug de scènes de violences urbaines, notamment à Saint-Jacques-de-la-Lande et au Blosne. C’est en effet la suite d’une série de troubles suite au décès tragique d’un jeune homme de 17 ans, Nahel, qui a été tué lors d’une altercation avec la police à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ces faits ont été rapportés par le média Actu.fr.
Marie* est une habitante de Saint-Jacques-de-la-Lande qui s’est retrouvée malgré elle dans le tumulte des ces affrontements. À peine âgée de 25 ans, cette jeune femme faisait simplement la promenade nocturne de son chien quand les choses ont mal tourné. Elle a partagé son expérience avec Actu Rennes.
Promenade qui tourne mal
« C’est lors de ma promenade habituelle, vers 22h-22h30, que j’ai remarqué la présence de militaires en patrouille. Cela m’a alarmé immédiatement », se souvient Marie. Elle décide d’appeler une amie, elle aussi en promenade avec son animal de compagnie.
Mon amie se trouvait près du parc avec son compagnon et son chien. J’ai décidé de les rejoindre. Elle m’a prévenu qu’un groupe de jeunes vêtus de noir, au nombre d’une cinquantaine, était présent. En nous regroupant, ils ont cru que nous appelions la police. Mais lorsque nous nous sommes réunis avec nos chiens, la tension est retombée. – Marie.
Toutefois, la situation a rapidement échappé à leur contrôle.
Les chiens en ligne de mire
Marie raconte que la présence des forces de l’ordre a exacerbé les tensions. « Des camions de police sont arrivés pendant notre balade, et les jeunes ont commencé à lancer des mortiers sur les policiers ». Le trio, accompagné de leurs chiens, a dû prendre la fuite précipitamment.
« Nos pauvres bêtes étaient traumatisées. Nous sommes passés devant la médiathèque, c’est à ce moment-là que les jeunes nous ont repérés pour la deuxième fois et nous ont pris pour cible », poursuit-elle. Malheureusement, le chien de son amie a été touché. « Le cri de douleur qu’il a poussé… C’était déchirant ».
Les policiers étaient en sous-effectif, ils nous ont laissé passer. Le chien de mon amie a été blessé à la patte. Pris de panique, nous avons continué à courir pour nous mettre à l’abri. – Marie.
Une nuit marquée par l’incompréhension
Je reste en colère. Ils visaient n’importe où, même les appartements. Les gens qui les regardaient étaient visés. Nous étions tous effrayés, craignant qu’ils tentent de s’introduire dans l’immeuble. Ils ont incendié des poubelles, nous craignions que l’incendie se propage. Et la police a mis du temps à intervenir. – Marie.
Marie se sent toujours perturbée par les événements, même le lendemain. « Ce soir, je ne me sens pas en sécurité, je suis certaine que cela va recommencer ». Pour éviter d’autres incidents, elle a décidé de sortir son chien plus tôt ce vendredi soir. « Ils attendront que la nuit soit tombée ».
*Le prénom a été modifié à la demande du témoin.