À l’archipel Crozet, dans l’océan Indien, un groupe d’orques a été massacré et décimé à cause de la pêche illégale. Des chercheurs français se sont intéressés au comportement adopté par ses rescapés pour survivre.
Durant 6 ans, entre 1996 et 2002, des parties de pêche illégales ont engendré la capture d’un grand nombre de légines australes près de l’archipel Crozet. Ce poisson vivant dans les mers froides a une forte valeur marchande, mais constitue également une part importante du régime alimentaire des populations d’orques de l’archipel. Leur pêche a entraîné la mort de la moitié de ces populations d’orques et depuis, leur taux de survie n’a jamais retrouvé sa valeur initiale et les populations peinent à se stabiliser durablement. Comment les rescapés ont-ils tenté de survivre ? Marine Busson, chercheuse CNRS à l’Université de La Rochelle, a travaillé avec son équipe sur le comportement social des orques, en lien direct avec leur instinct de survie. Ils ont récemment publié une étude dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences qui met pour la première fois en lumière les conséquences sur le long terme d’un événement ayant affecté la survie et l’organisation sociale d’une espèce de mammifère.