Cynthia Hayaer, résidant à Lille, est hantée par la peur que Lycos, un jeune chien de trois ans qu’elle souhaite adopter depuis la fin de janvier, disparaisse à jamais. Lorsque l’équipe du média 20 Minutes lui a rendu visite pour une interview, ils ont été accueillis par les aboiements d’un petit chien. Cependant, l’effet initial d’intimidation s’est vite dissipé, laissant place à un échange tranquille avec un animal apparemment inoffensif.
Le silence règne dans la grande maison de dix pièces de Mme Hayaer, un silence surprenant étant donné la présence de quatorze chats. Malgré leur nombre, seulement deux ont fait leur apparition lors de l’interview. Cette femme de 47 ans confie qu’elle a recueilli tous ces chats dans la rue. Il est donc évident qu’elle a l’habitude de prendre soin des animaux en détresse, mais sa dernière expérience lui a laissé un sentiment d’amertume.
C’est à la fin de janvier, à proximité d’un camp de Roms, que Cynthia a repéré Lycos, un chien visiblement malade. Après quatre jours de tentatives, elle et sa sœur Angel ont enfin réussi à approcher le chien. Lycos, qui souffrait d’une double fracture aux pattes, avait besoin de soins médicaux. Désireuses d’adopter Lycos de manière légale, les sœurs ont fait appel à la Ligue protectrice des animaux du nord de la France (LPA), qui a accepté de prendre en charge Lycos en vue de son adoption.
Lycos, le chien « considéré comme agressif »
Quelques jours plus tard, sans nouvelles de Lycos, Cynthia a contacté la LPA. Elle a été surprise d’apprendre que Lycos aurait mordu à plusieurs reprises. Pour Cynthia, qui a vu les employés de la LPA utiliser une perche pour attraper Lycos, il est évident que le chien a été bouleversé par l’expérience. Elle mentionne également qu’un vétérinaire a examiné Lycos à la fourrière et a évalué son comportement comme présentant un faible risque de dangerosité (niveau deux). Selon Cynthia, si Lycos avait réellement mordu, il aurait été classé niveau trois. Elle suspecte même que l’association a envisagé l’euthanasie pour Lycos.
Interrogée par 20 Minutes, la LPA a confirmé que Lycos avait été récupéré et emmené à la fourrière, où il attend toujours de trouver une famille d’accueil ou une association. La LPA affirme que bien que le comportement de Lycos ait été difficile à gérer, il n’a jamais été question de l’euthanasier. L’association souligne son engagement en faveur de l’adoption responsable et affirme que l’euthanasie n’est pas en accord avec ses valeurs et son éthique. La LPA explique également avoir visité le domicile de Cynthia et avoir conclu que, compte tenu des conditions environnementales – notamment la présence de quatorze chats, d’un petit chien nerveux et d’une cour en béton –, il ne serait pas approprié de laisser Lycos dans cet environnement.
Cynthia Hayaer : une passionnée inébranlable
Cynthia Hayaer ne baisse pas les bras malgré les défis. Après avoir lancé plusieurs pétitions, elle s’est rapprochée du Parti animaliste. Dans une lettre ouverte adressée à la LPA et à la mairie de Lille, le parti politique exhorte ces entités à agir pour une bonne cause en permettant à Lycos de rejoindre la famille Hayaer. En plus de ces efforts, Cynthia a sollicité l’aide d’une avocate spécialisée dans les droits des animaux, ainsi que le soutien de diverses associations. Elle est résolue à adopter Lycos, quelles que soient les difficultés.