Après une absence de 20 ans, la corrida fera son retour à Pérols, près de Montpellier, sous la forme d’une novillada. C’est une corrida qui est réservée aux toreros non confirmés qui affronteront des taureaux jeunes.
La présence d’un taureau en tant qu’emblème de la ville sur sa page Facebook, l’existence d’un club taurin centenaire ainsi que la présence d’arènes agréées ne laissent aucun doute quant à la motivation derrière le retour de la corrida à Pérols après une absence de 20 ans. La municipalité, le club taurin Lou Razet et la société organisatrice de l’événement se sont réjouis de cette décision de concert et ont invité la presse pour une conférence de presse ce mardi 14 février.
Féria des Etangs
Lors de la Féria des Étangs 2023, la tauromachie espagnole fera son grand retour dans les arènes de Pérols.
Le maire de la ville a annoncé que malgré la tendance actuelle de fermeture d’arènes, la tauromachie espagnole fera son grand retour dans les arènes de Pérols après une absence de plus de 20 ans. Cette décision est due à la volonté politique, l’ambition du club taurin Lou Razet ainsi que le professionnalisme de Jean-Baptiste Jalabert, directeur de Peliz Organisation, qui permettront l’organisation d’une grande novillada avec picadores.
L’élevage de Miura est un élevage « emblématique »
Le samedi 15 juillet 2023, les arènes de Pérols accueilleront une corrida complète avec mise à mort. Les six novillos qui seront combattus ce jour-là proviendront de l’élevage emblématique de Miura en Espagne.
Une soirée de présentation de la saison taurine aura lieu le vendredi 24 mars 2023 à la salle Yves Abric de Pérols, lors de laquelle le cartel complet sera présenté.
Cette annonce survient peu après une polémique qui avait suscité de vifs débats politiques sur l’interdiction de la corrida en fin d’année dernière.
La loi a été tuée dans l’oeuf
Plus de 80 députés LFI et écologistes ont signé une proposition de loi comportant un seul article visant à abolir la corrida sur l’ensemble du territoire français. Ils estiment que la torture et la mise à mort d’un animal ne peuvent être considérées comme un divertissement éthiquement acceptable à l’heure actuelle.
Le texte proposé visait à mettre fin aux exceptions relatives à la maltraitance animale. Bien que les « sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux » soient punis par la loi en vertu de l’article 521-1 du Code pénal, cet article précise que ces dispositions ne s’appliquent pas aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée.
Tradition ?
Selon les députés à l’origine de la proposition de loi, l’exception en faveur de la corrida au nom d’une « tradition locale ininterrompue » était trompeuse. Ils ont souligné l’origine espagnole de la tauromachie, qui n’a été introduite en France qu’en 1853 pour satisfaire Eugénie de Montijo, l’épouse andalouse de Napoléon III. En 2016, après cinq ans de bataille judiciaire, le Conseil d’État a abrogé l’inscription de la corrida au patrimoine immatériel de la France.
Obstruction
Le débat sur l’interdiction de la corrida avait été très agité à l’Assemblée nationale, mais avait tourné court lorsque Aymeric Caron avait finalement retiré son texte, dénonçant « l’obstruction ». Cette décision avait été saluée par Corentin Carpentier, président fondateur des Jeunes aficionados de Nîmes, qui avait exprimé sa satisfaction et considéré cette action comme une « victoire pour le peuple taurin », estimant que cela renforçait l’enracinement de la corrida plutôt que de l’affaiblir.