Alerte printanière : protégez vos chiens et chats du danger méconnu des chenilles processionnaires !

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Il est essentiel de rappeler aux propriétaires de chiens et de chats l’importance de rester vigilants face à la menace que représentent les chenilles processionnaires, surtout avec l’approche du printemps. Ces chenilles sont couvertes de poils hautement toxiques qui peuvent causer de sérieux problèmes de santé, voire entraîner la mort de nos fidèles compagnons.

Processionnaires : différentes espèces, étapes de développement et périodes d’activité

Deux espèces de chenilles processionnaires retiennent notre attention :

  • La première, présente dans les pins, est la Taumetopoea pityocampa, caractérisée par des reflets roux. C’est l’espèce la plus répandue et la plus dangereuse dans notre pays.
  • La seconde, associée aux chênes, est la Taumetopoea processionea, dont les reflets sont plutôt gris.

Ces chenilles évoluent en papillons nocturnes qui, lorsqu’ils sont en grand nombre, nuisent à l’environnement en dévorant les feuilles des arbres qu’ils habitent.

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Le processus de développement des chenilles processionnaires

Les papillons déposent leurs œufs sur les pins ou les chênes en juillet-août, qui éclosent ensuite au début de l’automne, formant des nids bien caractéristiques. À mesure qu’elles grandissent, les chenilles se recouvrent de poils soyeux. Au printemps, elles quittent leur nid en une procession de nymphose pour s’enfouir dans le sol. Là, elles se métamorphosent en chrysalides durant plusieurs mois, avant de ressurgir en tant que papillons durant l’été. Le cycle recommence alors.

En ce qui concerne les chenilles processionnaires du pin, la période de risque (lorsqu’elles sont au sol) s’étend généralement de février à mai. Pour celles du chêne, la période de risque survient plus tard, habituellement entre mai et juillet.

Les chenilles processionnaires peuvent aussi représenter un danger lorsqu’elles se trouvent dans leur nid, perchées dans les arbres, si elles sont déjà dotées de poils urticants. Il est donc crucial de ne pas toucher les nids sans prendre les précautions nécessaires !

Dans le cas d’un hiver rigoureux, les chenilles ne commenceront à descendre des arbres qu’au printemps. En revanche, si l’hiver est clément, les processions de chenilles peuvent débuter bien plus tôt, parfois dès janvier ou février !

Répartition géographique :

Autrefois, les chenilles processionnaires étaient surtout présentes dans le Sud. Aujourd’hui, elles sont réparties sur presque l’ensemble du territoire français. Il est donc important de faire preuve de vigilance avec nos animaux de compagnie, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons.

Quels sont les dangers des chenilles processionnaires pour les chiens et chats ?

Bien que l’hiver présente des risques pour nos chiens et chats, le printemps apporte également son lot de dangers, notamment avec les chenilles processionnaires. Ces chenilles sont extrêmement dangereuses pour nos compagnons canins en raison de leurs poils microscopiques (200 µm), urticants et allergènes. Lorsqu’elles se sentent menacées ou stressées, elles libèrent ces poils dans l’air. Dotés de minuscules crochets, ces poils s’accrochent à la peau ou aux muqueuses de nos chiens et se brisent, libérant une toxine appelée thaumétopoéine. C’est le frottement provoqué par la démangeaison initiale qui entraîne la rupture des poils et la diffusion de ce venin très agressif, aussi bien pour les animaux que pour les humains.

Se déplaçant en processions, les chenilles attirent souvent l’attention des chiens lors de leurs promenades. Naturellement curieux et enjoués, nos compagnons à quatre pattes s’approchent pour les renifler et jouer avec elles. Les poils urticants se fixent sur les zones en contact avec les chenilles, provoquant divers problèmes : inflammation, douleur intense et œdème, qui se manifeste par un gonflement important. Si vous remarquez ces symptômes chez votre chien, emmenez-le rapidement chez un vétérinaire.

Manifestations impressionnantes suite à un contact avec des chenilles processionnaires

Les symptômes surviennent soudainement après le contact avec la chenille et se caractérisent par :

  • Une douleur extrême provoquant une agitation marquée (des cris de douleur sont possibles),
  • Très vite, une inflammation se développe sur les zones touchées par les poils urticants : stomatite (inflammation de la bouche), glossite (inflammation de la langue) accompagnée d’hypersalivation, conjonctivite, inflammation cutanée (urticaire), etc.,
  • Un œdème apparaît dans les heures ou jours qui suivent,
  • Enfin, une tuméfaction, une ulcération et une nécrose (zone grise ou blanchâtre) des zones affectées s’associent à une perte de tissu. Par exemple, un chien qui aurait tenté de manger une chenille processionnaire pourrait perdre une partie plus ou moins importante de sa langue !

En raison de la douleur éprouvée, les chiens peuvent cesser de manger et rester prostrés.

Si le chien ingère l’insecte, son œsophage et son estomac peuvent présenter les mêmes symptômes, avec anorexie et vomissements (parfois sanguinolents). Si le chien a simplement reniflé la chenille, son museau sera généralement gonflé.

Si les voies respiratoires sont touchées, le chien peut succomber, car les tissus enflés et douloureux peuvent obstruer la trachée, entravant ainsi le passage de l’air vers les poumons.

Conséquences graves suite à un contact entre un chien et des chenilles processionnaires

Dans le cas où votre chien ou chat aurait été en contact avec des chenilles processionnaires, ou même si vous avez simplement des soupçons, il est crucial de consulter un vétérinaire en urgence !

Les dommages causés peuvent être dévastateurs, avec une nécrose des tissus pouvant nécessiter des amputations handicapantes pour l’animal, en particulier au niveau de la langue. Certains chiens peuvent subir de graves réactions allergiques, comme un choc anaphylactique ou un œdème de Quincke, qui peuvent menacer leur vie.

Existe-t-il un traitement ?

Il est essentiel de consulter votre vétérinaire le plus rapidement possible afin d’instaurer un traitement précoce et intensif contre l’inflammation et la douleur, dans le but de minimiser les séquelles potentielles.

Évitez de rincer votre chien ou chat à l’eau vous-même, car cela pourrait vous exposer aux poils urticants sur la peau et/ou les yeux, et aggraver les lésions existantes chez votre animal en brisant davantage de poils.

Chaque interaction entre ces chenilles et votre animal constitue une urgence vétérinaire. Lors d’une consultation, le vétérinaire s’occupera en priorité de l’inflammation et de la douleur du chien ou chat afin de prévenir une obstruction des voies respiratoires. Par la suite, il sera nécessaire de combattre d’éventuelles infections.

Le vétérinaire pourrait être amené à rincer abondamment votre chien ou chat à l’eau claire pour éliminer un maximum de poils de chenilles. Une anesthésie générale peut s’avérer nécessaire, car les chiens souffrent beaucoup et peuvent être réticents à se laisser manipuler. Le risque de libération de toxines irritantes supplémentaires est alors accru. Le vétérinaire portera également des gants et, dans certains cas, des lunettes de protection.

En situation d’urgence, le vétérinaire administrera un traitement à base de cortisone par voie intraveineuse afin de contrer rapidement l’inflammation. Des antibiotiques peuvent être prescrits pour prévenir d’éventuelles surinfections. D’autres médicaments peuvent être requis pour lutter contre cette inflammation spécifique. Le chien ou chat est parfois hospitalisé afin de recevoir une perfusion et de s’alimenter (pose d’une sonde d’alimentation dans certains cas).

Lorsque les lésions de nécrose sont étendues, le vétérinaire peut être amené à enlever ces zones par le biais d’une intervention chirurgicale sous anesthésie générale.

Prévention : la meilleure stratégie pour protéger votre chien ou chat des chenilles processionnaires

De nos jours, les chenilles processionnaires sont présentes dans tout l’Hexagone, du Sud au Nord. La prévention est donc essentielle, quel que soit l’endroit où vous habitez. Les nids de chenilles se situent généralement en hauteur sur les pins et les chênes. Si vous en repérez un, éloignez-vous avec votre animal de compagnie et choisissez un autre lieu pour vous promener. Évitez également de tenter de le détruire par vous-même, au risque de vous blesser. Contactez la mairie afin qu’elle mette en place le protocole approprié pour gérer cette situation.

En effet, certaines municipalités disposent de plans spécifiques pour gérer ce genre d’infestation, en installant des pièges dans les arbres à la fin de l’hiver.

Alerte printanière : protégez vos chiens et chats du danger méconnu des chenilles processionnaires !
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Des recherches menées par l’INRA recommandent d’installer des nichoirs à mésanges dans les zones où les chenilles processionnaires posent un sérieux problème. Ces oiseaux insectivores sont friands de chenilles processionnaires et contribuent à leur régulation.

Pour votre sécurité et celle de votre chien, évitez également les promenades dans des zones très boisées, en particulier par temps venteux. Si des nids se trouvent à proximité de votre jardin, ne tondez pas votre pelouse après la période de procession des chenilles. Arroser la zone de passage des chenilles permet de mieux éliminer les poils urticants.

Existe-t-il un danger pour les humains ?

Bien que les chenilles processionnaires ne soient pas une zoonose, elles représentent un danger aussi bien pour les humains que pour les chiens et les chats. C’est la raison pour laquelle il est fortement déconseillé de manipuler les nids par vous-même ou de tenter de nettoyer votre animal avant de consulter un vétérinaire.

Une attention particulière doit être portée aux enfants, qui pourraient être tentés de jouer avec les chenilles, ce qui pourrait s’avérer dangereux.

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