La crise sanitaire, qui serait partie d’un marché d’animaux sauvages en Chine, braque les projecteurs sur un trafic qui pourrait engendrer des pandémies en série.
Pendant que la majeure partie de la planète se retrouve confinée à cause du Covid-19, les trafiquants, eux, ne lèvent pas le pied. Bien au contraire. Le 31 mars, la police malaisienne a découvert dans un container six tonnes d’écailles de pangolin en provenance d’Afrique de l’Ouest. Une saisie record évaluée à près de 18 millions de dollars, qui prenait la direction de la Chine. Un pays où la médecine traditionnelle prête à ces écailles le pouvoir d’apaiser les règles douloureuses, de favoriser la lactation, de redresser le tonus sexuel… Il faut dire que le prix du petit mammifère à tendance à grimper depuis que Pékin a décidé d’interdire, fin février, le commerce et la consommation d’animaux sauvages.
Le pangolin ? Un sans-grade du trafic d’animaux sauvages. L’insectivore était jusqu’ici un quasi inconnu, et son physique ne le prédisposait pas à devenir une star des réseaux sociaux. Mais le voilà projeté sur le devant de la scène, depuis qu’un de ses congénères, vendu sur un marché de Wuhan, en Chine, est fortement soupçonné d’avoir été le vecteur qui a permis au coronavirus d’atteindre l’homme. Ce faisant, le pangolin est également devenu le symbole d’un trafic d’animaux à l’ampleur méconnue. « On estime qu’il permet aux délinquants d’engranger chaque année 14 milliards d’euros, ce qui le classe au 4e rang mondial des trafics les plus rentables, derrière celui de la drogue, la traite d’êtres humains et le commerce des armes », indique le colonel Ludovic Ehrhart, commandant en second à l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique).
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